Cette notation est justifiée d’un point de vue historique, pratique et esthétique comme pour tous les cadrans d’horloges utilisant l’écriture latine. C’est au début du XVe siècle que le son des cloches pour les heures est complété par une lecture visuelle avec le cadran grâce au mécanisme associé à l’horloge.
Historiquement, les romains ont utilisé cette notation de quatre barres jusqu’au IIIème/IVème siècle avant d’adopter le « IV ». Ce qui n’a pas été repris dans les premiers cadrans d’horloge. La notation « IIII » évite de confondre le « IV » et le « VI » car la présence du « IV » peut porter une confusion par rapport au « VI » et créer un déséquilibre de symétrie entre la gauche et la droite. Cette notation a été jugée plus pratique car ces chiffres sont écrits presqu’à l’envers sur les cadrans.
Enfin, cette écriture permet un équilibre graphique harmonieux entre les parties droite et gauche du cadran de l’horloge. On notera que le nom de l’horloger est très souvent gravé sur le cadran. Pour Boissettes, c’est Paul Garnier, célèbre horloger parisien qui porte le même prénom que son ancêtre horloger du roi Louis Philippe.
Par ailleurs au sujet des chiffres romains, le musée Carnavalet supprime les chiffres romains de ses cartels explicatifs... Depuis plusieurs années déjà, le musée du Louvre utilise lui aussi les chiffres arabes en supplément des chiffres romains pour une meilleure compréhension des informations. Au Musée d’histoire de la Ville de Paris « On peut apercevoir des Louis 15 et des Henri 4 – ce qui pique un peu les yeux » (source : le journal des arts du 7 avril 2022). Faudra-t-il aussi modifier le cadran de l’horloge de Boissettes ?
Xavier Daras